2011 André Markowicz

Le soleil d’Alexandre
(Actes Sud)
traduit du russe

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André Markowicz a traduit toute l’œuvre romanesque de Dostoïevski, le théâtre complet de Tchekhov et celui de Gogol, Eugène Onéguine de Pouchkine, de nombreux poètes russes mais aussi Shakespeare, Marlowe, Strindberg et Catulle.



Tel l’enfant animé d’un espoir enchanteur,
Si je croyais que l’âme, après mille douleurs,
Emportait, échappant à la chair qui empeste,
La mémoire et l’amour vers l’abîme céleste,
J’aurais depuis longtemps quitté ce monde-ci,
J’aurais brisé la vie, idole sans merci,
Volant vers un pays de liberté, de fête,
Vers un pays sans mort, sans forme toute faite,
Où la pure pensée luit dans l’azur bleuté…
Mais je m’abuse en vain de ce rêve exalté,
Ma raison me poursuit, méprise toute ivresse :
À la mort, le néant est la seule promesse.
Quoi, rien ? ni la pensée, ni le premier amour ?
J’ai peur ! Et je retourne, avide, vers le jour,
Et je veux vivre, et vivre, et qu’une image chère
Se cache, vibre et brûle en mon âme éphémère.

(Alexandre Pouchkine)

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