1992 Jacques Ancet

Xavier Villaurrutia
Nostalgie de la mort
(José Corti)
traduit de l'espagnol

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Jacques Ancet a traduit, à travers une cinquantaine de livres, quelques unes des grandes voix de la poésie et de la pensée hispanique, dont Jean de la Croix, Quevedo, Borges, Valente, Gelman, Robayna, Ramón Gómez de la Serna, Cernuda, Aleixandre, María Zambrano, Juarroz, Gamoneda etc.

Il est l'auteur d'une trentaine de livres de poèmes (Prix Charles Vildrac, 2005, Prix Apollinaire, 2009), de romans et d'essais.

NOCTURNE À LA STATUE


Á Augustín LAZO


Rêver, rêver la nuit, la rue et l'escalier,
le cri de la statue au retour de la rue.

Courir vers la statue, ne trouver que le cri,
vouloir toucher le cri, ne trouver que l'écho,
vouloir saisir l'écho et rencontrer le mur
et courir vers le mur et toucher un miroir.
Trouver dans le miroir la statue égorgée,
la sortir du sang de son ombre,
l'habiller en un clin d'œil,
la caresser comme une sœur inattendue,
jouer avec les jetons de ses doigts,
compter à son oreille cent fois cent cent fois
et l'entendre qui dit : « Je me meurs de sommeil. »

(Xavier Villaurrutia, Nostalgie de la mort)

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